De Ghadames à Serdéles
La seule rencontre dans la traversée de l'Oubari.
Mercredi 19 avrilLever 5H45 à la nuit finissante. Ablutions, petit déjeuner et rangements. 7H15, on est fin prêts. Sulaiman arrive, son Toy plateau s’est rempli. Il est accompagné d’un jeune homme fin, c’est Tarrik, son cousin de 25 ans. Route du Sud, puis à
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A 12H30 : pause. Sulaiman et son cousin s’installent sur une natte à l’ombre d’un buisson. Nous, nous déballons toute notre armada de mobiliers, bâche, vaisselle etc… Menu : salade mélangée : tomates, concombre, cœur de palmiers, thon, persil, menthe, olives Longue sieste à l’abri du soleil et du vent. Pas de mouches. |
Vers 15H, on lève le camp. Décor monotone. 38 ° de température. Passage près d’un vieux puits (in Azol) et du plus récent, à côté, une tombe. Bivouac au pied d’un mamelon, en forme de tortue. Les gars s’installent sur leur natte, font leur popotte, leur viande grillée au feu de bois, et réparent leur pneu crevé sur fond de musique touareg. Pas trop de contacts encore, Sulaiman ne parle pas anglais, Tarrik un peu. Pour nous, menu : pomme de terre en salade avec hareng fumé, œuf dur, persil, menthe, échalotes. Ce soir un peu de vent. L’auvent va nous en protéger. A 22H, nous sommes dans nos tentes, les gars, chacun derrière sa roue. |
Jeudi 20 avrilLes 2 Domi partent jogger. On traverse la vallée en ligne droite. Montée sur la seule colline des environs, puis retour. Lever du camp, départ à 8H20. L’odeur de la guerba est tenace, elle n’est pas utilisable pour nos gosiers sensibles. Pour l’instant. |
Reg, on débouche à mi-matinée au-dessus d’un canyon, c’est l'Adrar BenDrich Le temps est bizarre, l’atmosphère laiteuse, le vent assez fort. Vers midi, étape en bordure d’un oued, ou de petits bassins d’eau ont été aménagés. L’eau est saumâtre, non potable. Quelques bidons éparpillés, une remorque renversée sur de la ferraille, ambiance de cataclysme. Le temps devient très lourd, le sable se met à voler. On est en plein vent de sable. Il fait plus de 40 ° à l’ombre. On déjeune de semoule préparée le matin avec des œufs durs, et des herbes. |
On attend 15H30 pour décoller. Sulaiman préfère attendre pour ne pas s’enliser dans les sables trop chauds de l'erg Oubari. On se plante les uns après les autres, on dégonfle encore plus nos pneus. Le Toy de Sulaiman montre des faiblesses, il faut lui verser régulièrement de l’eau dans le moteur. Puis il a des problèmes de vitesses. Dans ces dunes, espérons que la mécanique tienne bon. Sinon, il a l’air de savoir parfaitement où il va. Cela devient agréable de rouler sur ce sable, le paysage est très joli en plus. |
A 18H, bivouac dans une vallée grisâtre, le wadi Tirerir, boursouflée de petits monticules de terres et de racines (*). On se niche au pied de l’un d’entre eux, pour s’abriter du vent. La bâche est installée. Le vent baisse et se remet plus tard à souffler mais à 180 °. On se rassemble autour du feu de bois et assistons à la préparation de
Dîner : lapin confit façon Domi, haricots verts en persillade, crème Mont Blanc au chocolat et palets bretons. A 22H30, dodo, au son de la bâche qui claque au vent. (*) : ces tumulus sont des rav ou zbrats, sorte de buttes végétales résultant de la putréfaction d’éthels (tamaris). |
Vendredi 21 avrilRéveil à 6H30, départ à 8H30. Le vent souffle mais moins fort. Le Toy démarre sans problème ; Il resterait |
Rencontre avec un Toy, la première voiture depuis 3 jours. C’est
Bivouac sous un acacia suffisamment large d’envergure pour procurer une vaste ombre, apparemment havre pour des chèvres aussi, vu le nombre de crottes au sol. Il produit des sortes de haricot d’un vert tendre, dont les graines tintent à l’intérieur de leur cosse. L’un des premiers bivouacs sans vent. Le pied ! Déjeuner : riz, ratatouille + gruyère |
15H30 départ dans les gassis recouverts de roches en décomposition mille feuilletées, et autour du sable fin et farineux. Dans le Def, on se prend parfois des volutes de farine qui nous recouvrent tout entiers. |
Halte salvatrice à Bir Habou , puit aménagé avec citerne et piscine circulaire en ciment. On dirait une énorme baleine échouée parmi le sable. Ajoncs et tamaris complètent le décor. Mamhoud, un jeune nigérien campe ici, pour garder le site. Tarik se précipite tout habillé dans la piscine, tout fougueux de batifoler dans la flotte fraîche. Savons à disposition, bouteilles d’eau fraîche, c’est l’occasion pour nous aussi de prendre un bain rafraîchissant. Plus loin, un promontoire rocheux érodé par le vent : les premières gravures de gazelle, girafe, ..cela a 6 000 ans ! |
Temps clément, légère brise, 30 à 35 °, le bivouac du soir prend place dans un oued sous un ciel magnifiquement étoilé. Soirée délicieuse. Dîner : omelette aux pommes de terre et poivrons grillés, palets bretons. |
Samedi 22 avrilLever 7H15, départ 8H45. Le sable est trop mou et le plateau trop caillouteux pour partir jogger. Tarik est plus silencieux le matin, par contre le soir, il est bavard comme une pie, s’esclaffant au moindre mot qu’il n’arrive pas à traduire. Le cheminement s’effectue dans un gassis et très vite, l’on se retrouve entre des cordons dunaires magnifiques. Le vent s’est levé, et fait voler à la surface des dunes de légers voiles de sable clair. On s’en choisit une belle et haute et on monte à l’assaut, pieds nus. Le sable est dur aux endroits où se sont formées des vaguelettes, mais quand il semble régulier, on s’y enfonce. La crête est sculptée par le vent, elle est comme une fine arrête que l’on ne voudrait pas briser. Là-haut vent violent, le temps de quelques photos et on se lance dans la pente. |
La piste poursuit toujours au milieu des dunes et le sable est fin et volatile. Les derniers 40 km avant Serdélès, sont longs et poussiéreux. A l’entrée de la ville, passage au côté du fort , où l’on observe le fameux tamaris séculaire dont parle Gandini. Tentaculaire, il semble trop vieux pour le poids des branches, on dirait un vieil arbre déraciné… Déjeuner en resto de l’autre côté de la ville : poulet + frites + salade. Resto tenu par un tunisien. Rencontre avec quelques vendeurs de bijoux nigériens, contents qu’on leur annonce connaître leurs villages d’origine : Iférouane, Agadez, Timia… Mohammed, que l’on reverra plus tard est particulièrement chaleureux : échange de cartes de visite, de photos etc. |
Vers 16H, on quitte vers Ghât :
18H, Ghât. On élit domicile au camping en bout de ville, tenu par un Nigérien. D’autres sont là , qui travaillent sur place, l’un est évadé et exilé politique du Niger, clando et sans papier ni avenir tracé. Il attend la destitution du gouvernement nigérien actuel. Le temps permet une lessive et un séchage ultra rapide. Dîner : jambonneau façon Domi, cœurs d’artichauts, shorba avec croûtons et fromage de brebis. Soirée régénérante. |
Les bivouacs
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> du mercedi 19 au samedi 22
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