Nouadhibou - Ten Alloun: 270 km (9h30-19h40)

Etape du banc d’Arguin, déclaré parc national (PNBA), qui est une zone de regroupement de plus de 2 millions d’oiseaux migrateurs. C’est à son approche que la frégate « La Méduse » échoua à seulement 5 kilomètres de la côte, à marée haute, le 2 juillet 1819. C’est une zone très désertique, et la navigation rappelle le Tanezrouft algérien. Ancien passage obligé sur la route de Nouakchott, cette piste est de plus en plus délaissée au profit de la nouvelle route.

Nous déconseillons de faire ce parcours à un seul véhicule sans une mécanique robuste et des moyens de navigation fiables.

 

Ce matin, vent de sable. Le ciel est jaune et l’atmosphère trouble.

Départ à12 h, l’ambiance brouillardeuse reste surnaturelle. Passage du bouchon (contrôle d’entrée de Nouadhibou), puis recherche du départ de l’ancienne piste de Nouakchott au niveau d’un bâtiment/chantier en face de la route qui monte à la frontière. Nous sommes à l’extrême pointe nord de la baie du lévrier, et il est prudent de ne pas rouler sur les zones recouvertes à marée haute, celles-ci étant vastes car il y a très peu de dénivelé.

Réel risque de se planter dans du sable mouillé qui se déroberait sous les roues, et de se faire piéger par la marée montante. Nous suivons une trace GPS de Pascal Poublan qui passe suffisamment à l’est. Un repère mythique indiqué par Cyril et Sylvie dans la « Mauritanie au GPS » a disparu, ainsi l’épave de 2CV n’est plus. Par contre nous rencontrons d’autres épaves.

 

La piste est pénible, il fait lourd, l’air est jaune et voilé. Lors d’un arrêt nous voyons passer au loin 2 véhicules (les seuls du parcours) qui ne se déroutent pas. Nous ont-ils vus dans cette purée jaune ? Où est ce de l’indifférence ? La navigation en zone désertique implique une solidarité de tous et invite à se saluer par sécurité lors des rencontres, mais force est de constater qu’elle n’est pas toujours présente.

20 km avant le puits de Bir el Gareb, la piste s’améliore. En réalité, il n’y a plus de piste, c’est un reg uniforme avec des traces partout. Le GPS nous emmène droit sur le puits, tel une bouée pour les marins . Arrêt, le puits est très profond.

 

Le paysage est complètement désertique, plat et vide. Environ 60 km après le puits, nous arrivons au point GPS nommé ArKeiss . C’est une simple balise. Cap à 90 degrés vers la mer pour rejoindre le cap Tafarit, 5 km plus loin. On se pose près de la falaise au bord de mer. Arrive un européen en short avec une canne à pêche. Pas causant, on l’interroge.

Cela fait 30 ans qu’il vient là pour la pêche et 12 ans qu’il a construit sa cabane autour de laquelle le village s’est installé. C’est un vétérinaire œuvrant à 30 km de notre village en France. Il repart avec sa canne. Nous passons au village d’après ses indications, discutons avec des gardiens du campement, tous affalés par terre, dans la boutique, pas causants non plus. Décidément, l’accueil est plutôt réservé dans ce bout du monde, mais on peut comprendre. Nous sommes de vrais intrus. Il fait lourd. (La température est de 36 °C, dixit la femme du véto)

 

Notre projet est de louer une lanche (une barque avec voile) pour explorer des îles refuges de regroupements d’oiseaux, à marée haute.

On nous apprend que la réservation d’une lanche doit être faite directement au village de pécheurs d’Iouik, et que nous sommes obligés de passer la nuit dans un campement du parc, à Ten Alloul prés d’Iouik. La nuit va bientôt tomber, nous devons faire vite pour rallier Iouik qui est 30 km plus au sud. Dés le départ on se plante dans une zone humide, angoisse ! Le land sort tout seul en courte. On redoute ces plantages humides et aspirants, car nous avons déjà eu plusieurs expériences de ce type.

 

Au contrôle de Ten Alloul, un gars nous baragouine qu’il est responsable des réservations des lanches et que l’on doit l’emmener à Iouik. On comprendra plus tard que c’est un capitaine qui loue ses services. Arrivée à Iouik, on découvre qu’il s’agit d’une station météorologique, des gardes du parc en tenue y stationnent. Nous serons obligés d’embarquer un garde dans la lanche. Discussion sur la disponibilité ou non d’une lanche, sur les horaires et la destination.

On tombe d’accord, sachant que nous ne pourrons aller sur l’île prévue initialement car le vent n’est pas favorable pour un retour avant la nuit. Rendez vous est pris pour demain matin 9h.

Nous retournons sur nos traces pour rejoindre Ten Alloul, lieu obligé de bivouac. Il fait quasiment nuit, et l’ordinateur et le GPS nous permettent de reprendre exactement nos traces de l’aller, et ainsi éviter les zones humides. Nous sommes très près de la mer.

A Ten Alloun, l’on s’installe dans l’ une des deux tentes du campement. L’autre est occupée par deux Espagnols. Un petit (nos âges), très méticuleux et un jeune, brun, sympa, ouvert, plutôt baba. Petits échanges sympas : ils vont aussi sur les îles demain. Repas de riz et poisson proposé par la gardienne. Préparation longue, mais c’était bon.

Dodo dans la tente khaïma – Natte, mini-matelas, coussin, lecture, dodo.

 

 

 

 

 

Informations pratiques :


jeudi 10 mars