Tergit – Campement de Todes : 20 km (9h-10h20)

Todes sur le plateau est notre ultime étape après Tergit. A peine 20 km. On y fait de nouvelles rencontres. On se laisse porter par l’hospitalité de nos nouveaux amis. Circuit sur le plateau et traversée de l’oasis de Mhaïreth.

Ce matin, lever à 6h – 6h30. Mohammed Salem nous a promis du thé. Il le prépare tellement bien, verse et transvase au moins 30 fois d’un verre à l’autre. Son thé devient un vrai nectar, du thé concentré, velouté et doux. Au moment du départ, un gamin vient nous demander un cadeau. Mohammed n’est pas d’accord. Il est bien, ce gars, tellement noble et gentil dans son attitude.

 

Départ : on grimpe sur la piste au milieu des rochers noirs et étonnamment sculptés. Arrivée sur un plateau, avec des cailloux plats, du sable, des formations de dunettes, des buissons cram-cram. Il fait très beau. Pas un nuage. A gauche, une pancarte : « Todes ¸tourisme à un km ». Nous hésitons, puis y allons, juste pour voir. Au milieu du plateau, au côté de l’oued « El Oûdeï» sablonneux, une mini oasis. L’eau à fleur de sol. Des cases en construction, une khaïma colorée.

Abderrahmane et Naba qui nous accueillent. Le premier est le frère du propriétaire des lieux, employé comme chef de chantier pour la finalisation des travaux. Le deuxième fait office de cuisinier. Recruté il y a une semaine à Nouakchott, un mois après avoir quitté le Mali. A Bamako, il était enseignant en maths/physique dans le deuxième cycle. Il semble un peu forcé d’être là. Que fait-il là ? Pourquoi a-t-il quitté le Mali ? Il reste très discret sur la question. Mais il est adorable avec ses lunettes sur le nez, sa grande taille, et son sourire si gentil.

 

Thé, café sous la guitoune. Nous sommes invités à séjourner là, à profiter de leur disponibilité (et solitude). Abderrahmane nous fait la visite du propriétaire. Quelques petits bassins aménagés, des palmiers, des cases - chambres, des huttes, un bar - restaurant, et une cuisine nickel. Le tout, prometteur mais inachevé ! – 2 grosses tortues attachées près de l’eau ; une future piscine. Ces 5 ha de terrain sont stratégiquement installés au centre de l’Adrar, en étoile vers Tergit- Mhaïreth - Chinguetti – Oudjef – Atar…. Une étape potentielle pour les caravanes de touristes !.

 

On profite de la douche, on mange de pâtes et de dattes agrémentées de graisse de chèvre. Vers 14h30, départ sur le plateau pour voir des peintures rupestres abritées sous la roche, puis la descente fabuleuse sur l’oasis de Mhaïreth qui s’étale du nord au sud coincée entre le plateau et les dunes de sable. 3 h de piste cahoteuse. Ahmed, un jeune berger de 15 ans, nous a accompagnés, fier de circuler en voiture. Très beau tour, inédit.
Une chèvre a été commandée pour le repas du soir. Elle tarde à venir. Nous devisons tranquillement dans la guitoune. Thé et re – thé…. puis repas préparé par Naba

 

Abderrahmane nous parle franchement de sa condition de Mauritanien, d’époux condamné à entretenir sa femme et qui du jour au lendemain, peut se voir remplacer par un autre homme plus riche, de la politique et sa corruption, et de son désir mythique d’aller travailler en Europe.

Au repas, participaient : Nami, frère de la future nouvelle épouse de Abder. (16 ans), Ahmed le berger, le nomade fournisseur et égorgeur de la chèvre, Abder. et nous. Naba a servi et desservi. C’est l’employé. Il est émouvant, dans sa docilité et en même temps son côté direct et naïf
Le Polaroïd fait fureur. Tout le monde a droit à une ou plusieurs photos. Nami n’avait jamais vu de voiture jusqu’en 2003. Ahmed, ne s’était jamais vu en photo. Abder. et Naba étaient contents d’être photographiés avec leurs « amis français ».
Excellente nuit sur les matelas de la guitoune
Todes, c’était la pause imprévue, mais agréable et instructive.

Informations pratiques :


Mardi 1er mars