Atar – Chinguetti 95 km (8h40-13h)

Etape marquée par le passage de la passe d’Amodjar et l’arrivée à Chinguetti, la 7éme ville sainte de l'Islam.

La piste longe le massif d’Amodjar, puis s’engage dans une sorte de canyon. Roche noire, formes travaillées par le vent. La piste s’enfonce dans le massif, puis s’élève rapidement – elle s’accroche à la montagne – Des marches minérales nous hissent petit à petit vers la passe. Mais d’abord, on aperçoit Fort Saganne sur la gauche, entouré de son univers de pierres. Ce sont les ruines du fort construit en dur pour les besoins du film du même nom, qui servit par la suite à une garnison mauritanienne, puis fut laissé à l’abandon. Partout autour, des plateaux tabulaires et le sable qui y monte à l’assaut. Du fort, belle vue à 360 °.
A la passe d’Amodjar, un petit étal et quelques objets artisanaux. Un vieil homme parlant mal le français nous emmène contre 300 ouglias / pers. voir les peintures rupestres dans des abris sous roche plus ou moins ensablés, mais très bien placés. Les peintures sont très délavées. Eléphant, girafe, bovidés, guerriers.

 

Au-delà de la passe (env. 500 m) un site rupestre identifié et répertorié par Théodore Monod, avec « plaquette de présentation», gardien, étal d’objets artisanaux. Même tarif, mais là, c’est plus officiel. Les peintures y sont beaucoup plus nettes et originales : une ronde de gens ronds qui dansent, un soleil !
Puis l’on rejoint la piste classique très roulante (80 km/h) du plateau vers Chinguetti où l’on arrive à 13 h. La ville récente au nord de l’oued, la vieille ville au sud.
Rencontre avec Ahmed qui tient le restaurant « la Ruine de Chinguetti ». Ce nom ! On en rigolera avec lui !
Repas dans son minuscule resto. La cuisine derrière un rideau doit faire 1 m2 pas plus. Une femme accroupie nous y prépare 1 poulet grillé et des frites (500 ouglias chacun + coca frais).

 

Nous informons Ahmed de notre projet de rallier Ouadane par une piste la plus au sud prés de l’erg, et que nous attendons une 2ème Land Rover pour ce trajet qu’il n’est pas prudent de réaliser seul. Ahmed et en réalité un guide confirmé et depuis peu à son compte. Il nous propose ses services , on hésite, ne sachant pas encore si on retrouvera la deuxième voiture (Paul et Hélène).
Finalement on passe l’après-midi avec lui. Très gentil, aimable et souriant, il connaît très bien sa région et était guide pour des groupes de Nouvelles Frontières

 

On se rend à la poste : maison particulière dans la ville neuve, charmant petit patio avec ricin, menthe, tomates. Un grand noir imposant venant de Baghé, fait receveur de poste. Il nous ouvre son bureau. Nos lettres ont droit à des tampons exclusifs de Chinguetti. Finalement, elles arriveront plus vite que celles postées d’Atar, 3 jours plus tôt.
Puis, visite d’une bibliothèque privée de manuscrits anciens. Son propriétaire, érudit et affable, nous accueille, comme le père Fourrat dans son phare à Fort Boyard. Il parle un français châtié. Cette bibliothèque familiale se situe dans la vieille ville, à moitié en ruine.
Ensuite, vue sur la vieille mosquée et sa cour avec ses plaques mortuaires. Quelques achats dans une coopérative de femmes.

 

Puis on part pour une promenade de fin de journée dans l’oued de Chinguetti, on essaye de grimper sur la grande dune de Chinguetti, mais le Land est un peu trop chargé , on termine à pied, beau panorama sur l’erg à la tombée du jour. Retour à la ville à la recherche d’un forgeron pour ma boîte à khôl à ressouder.
Finalement pas de 2ème Land Rover. On n’arrive pas à établir la communication. On conclut donc avec Ahmed pour nous guider jusqu’à Ouadane.
Repas dans un resto près de la poste. Sombre, excellent couscous, le patron est sympa. La femme est affalée par terre, visiblement malade. La ville est plongée dans le noir – panne d’électricité sectorielle. C’est fréquent !
Dodo dans l’auberge Essava, étendus sur des matelas monoplaces. François se finit la bouteille de Pénédès, un nectar espagnol aux arômes de cassis et de mûres. Douche bienfaitrice le lendemain matin

 

Informations pratiques :


Jeudi 3 mars