Chinguetti – Ouadane – Agouïdir 125 km (8h50-18h15)

Superbe étape totalement hors piste avec Ahmed qui nous fait passer prés de l’erg , enregistrement de points GPS, et arrivée dans un campement nomade près du Guelb Er Richat après passage par la vielle ville de Ouadane.

On part vers 8 h après avoir pris 10 l d’eau + 4 bouteilles d’eau + Vache- qui- rit + pain…
On s’engage dans l’oued ensablé. C’est mou, mais François maîtrise mieux la conduite sur sable. Ahmed nous dirige : à droite, à gauche, tout droit, parfois par un simple signe de la main. Parcours magnifique dans des gassis, à travers des dunes plus ou moins formées, vallonnées, parsemées d’herbe à chameaux, ou de genêts séchés. Nous enregistrons les points GPS aux passages caractéristiques .Parfois des dromadaires, seuls, ou en caravane touristique. On en verra deux et 3-4 touristes maxi

 

Lait de chamelle (avec ses mouches flottantes) offert par des caravaniers : c’est fort, mais c’est bon. Ils nous montrent une paire de jumelles russes dont une lentille se décolle, réparation à l’Araldite, et on laisse 8 litres d’eau sur les 10. Ahmed connaît tout le monde, ça facilite le contact. On aperçoit au loin la passe des Monts Herreour que l’ont doit franchir.
Etape à un puits. Arrêts fréquents pour filmer, photographier, ou pour permettre à Ahmed de fumer et « faire la pipi » ( sic !).
Pause- déjeuner à Tanouchert – dans une auberge. C’est un peu téléphoné, mais bon. On s’abrite pour manger dans une zéribas. Jardins et sable : une oasis très désertique

 

Parcours de dunes à nouveau puis arrivée en vue de Ouadane, ville en ruines, où pierres et montagnes se confondent. Visite un peu houleuse de la vieille ville. Guidé par Ahmed, on n’est pas passé par le bureau du tourisme, donc on ne s’est pas acquitté du droit de 500 ouglias exigé par la mairie. Rattrapés par un employé zélé, ça chauffe un peu. Ahmed reste zen mais ferme. Il nous explique plus tard que Ouadane taxe tous les touristes, pour soi-disant faire des travaux dans le village, mais rien ne se fait. Donc il a décidé de faire la grève des taxes. Il fait le calcul : 500 charters en saison touristique, à raison de 15 000 ouglias par charter => où est passé l’argent ? On a encore une vingtaine de km à faire pour rejoindre Agouïdir. Mais avant, on descend dans les jardins irrigués pour acheter des légumes : carottes, betteraves, menthe. C’est un jeune garçon très sérieux qui nous les vend.

 

Agouïdir : vieux fortin portugais en ruine dont il ne reste que le mur d’enceinte et les 4 tours très érodées. Plus loin, un campement de nomades avec des troupeaux. Ahmed y a son meilleur ami, Chair, qui est instituteur pour environ 100 euros par mois et sans possibilité de le dépenser sur place. Agouïdir est un peu le bout du monde. Nous sommes au pied de la première ceinture du Guelb Er Richat.

Le bivouac s’installe au pied d’une petite dune. Ahmed et son ami nous visitent. Ils se donnent la main. Ils sont charmants tous les deux. Sourires éclatants, noblesse naturelle, charmeurs et tout simples : plus tard, des gamins viennent nous chercher dans la nuit pour boire le thé. La soirée se poursuit sous « la tente de nomades ». Une fratrie sans les parents, mais avec une tante. L’instituteur et Ahmed ont des visées sur les jeunes filles de la famille. Séance de henné sur ma main gauche. Leur repas qu’ils nous demandent de partager, se déroule vers 23 h. suivant la cérémonie habituelle du thé

 

Ça devise tranquillement, les relations familiales et amicales sont douces et sans heurts, c’est gai aussi. On sent un profond respect entre les gens. Les enfants sont attentifs, participent et sont sages comme des images. Mais ce soir, à en croire les œillades échangées entre nos amis et les jeunes filles, la nuit promet d’être longue et chaude.
Dodo vers minuit dans notre bivouac, qu’il a fallu retrouver à tâtons dans la nuit noire.

 

Informations pratiques :


Vendredi 4 mars